Prédations
80.000 brebis, 50 ours : voici le dilemme dans les Pyrénées. Comment l’homme cohabite-t-il avec l’animal ? Chaque année, le débat est ouvert et chaque année, le nombre de bêtes prédatées augmente. D’un côté les éleveurs avec leur savoir–faire ancestral, de l’autre, une directive européenne qui vise à améliorer la biodiversité en réintroduisant l’ours. Deux mondes qui ne vivent pas dans la même temporalité. Un résumé de la complexité des enjeux politiques, économiques et culturels de la situation qui localement amènent les populations concernées à vivre dans une tension permanente.
Pour la première fois cette année, l’État, à travers l’Office français de la biodiversité, a mis en place une brigade d’effaroucheurs en Ariège dans les estives les plus attaquées par l’ours. Une mesure pas forcément acceptée par tous : « ils viennent seulement deux nuits juste après une prédation avérée, c’est de la poudre aux yeux !» selon certains. Les deux effaroucheurs , qui restent la nuit à surveiller les aller-venues de l’ours avec leurs fusils à double détonation, se voient comme « une aide pour la protection des troupeaux, mais aussi une écoute, un relais social pour le berger qui ne peut pas travailler jour et nuit ».
L’État indemnise, met en place des moyens de protection pour tenter de résoudre une problématique insolvable. Voici donc en images l’histoire d’un monde qui a peur pour sa survie et se protège tant bien mal, avec ou sans l’aide de l’État, contre un animal plus fort que lui.























